Le poids du
lepénisme pèse lourdement sur l’air du temps. Il éclaire la vraie nature du
parti du clan le Pen plus uni que la tragicomédie qui nous est servie ne le
laisse voir.
Le FN donne
le la au débat politique. On le mesure aux ignobles propos de N. Morano et au
fait que Sarkozy prétend combattre le FN tout en calquant sa vision sociétale
sur celle des lepénistes en soufflant un vent de xénophobie.
La crise des
réfugiés fonctionne comme un révélateur de la collusion idéologique autour de
la fermeture. La reculade de Merkel suivie par Hollande et les autres
dirigeants européens donnent des ailes à Marine le Pen. Elle parle, contre
toute réalité, de « submersion migratoire ». Le fantasme du
« grand remplacement » n’est plus très loin comme il ne l’est pas non
plus dans les propos de F. Fillon, Estrosi ou Ciotti.
Ils
légitiment et entretiennent les peurs agitées par Marine, Marion et Jean-Marie
le Pen.
Ainsi de
l’appel au repli nationaliste qui exacerbe la haine de ces
« barbares » venues des mondes arabo-musulmans et africains, ces
galeux d’immigrés à qui le FN veut retirer le droit du sol au nom de la priorité
nationale. Comme si le logement, l’hôpital ou l’école souffraient d’abord de la
présence étrangère ; comme si notre histoire ne témoignait pas du fait que
le genre humain n’a ni souche, ni racine mais un cerveau pour penser, des
langues pour échanger, des pieds pour bouger et une conscience pour éprouver
son unité.
Ainsi de la
culture où le FN s’investit fortement. Là aussi il tente d’exploiter le
désarroi identitaire des millions de français dans une Europe et un monde qui
leur échappe. Dans les communes qu’il dirige, le FN pratique la censure. Dans
les régions il mène des actions violentes contre la création contemporaine
qualifiée au mieux d’élitiste au pire de pédopornographique.
Ce que
rejette le FN, mais aussi de nombreux élus de droite, c’est la capacité de
l’art à transgresser le réel, à innover, à anticiper le changement. Le FN
prétend savoir ce que le peuple veut en matière culturelle. En vérité il veut
l’enfermer dans une vision folkloriste et sclérosée du patrimoine et dans une
forme de divertissement déconnectée de toute portée critique et émancipatrice.
Ainsi du
monde du travail où la situation à Air France a montré la convergence du FN
avec tous ceux qui s’en sont pris avec une violence inouïe aux salariés. Là
encore, Marine Le Pen, Florian Philippot ou Gilbert Collard ont étalé leur
haine de classe. Contrairement au discours social qu’ils tiennent, ils n’ont
pas eu un mot de solidarité avec les salariés, encore moins d’attention à leur
détresse face aux licenciements Philippot en a même rajouté en menant une
charge contre les syndicats accusés de politiser les enjeux.
Ainsi des
élus régionaux FN qui ont systématiquement voté contre toutes les délibérations
qui allaient dans un sens social et culturel au service des populations et des
territoires.
Il est
désormais clair, pour ceux qui en doutaient encore, que l’entreprise de dédiabolisation
ne consiste pas à changer la nature du FN. En s’adaptant aux enjeux
contemporains c’est une réponse nationaliste et populiste, xénophobe et
autoritaire aux peurs provoquées par la crise capitaliste. C’est une réponse
d’extrême droite sur laquelle le clan le Pen est sur la même longueur d’ondes.
Au point que le père a qualifié le discours de sa fille à Marseille de
« Jeanmariste » et que la nièce se retrouve chez l’un comme chez
l’autre. Le FN ne veut pas d’une société de liberté pour chaque individu,
d’égalité et de droit pour tous, encore moins de fraternité entre chacun-e-
quelques soient les origines et les convictions.
C’est la
démocratie qu’il combat avec ceux qui rêvent de s’associer à lui pour conserver
l’ordre inégalitaire établi et pour s’opposer à toute marche populaire et
citoyenne vers l’émancipation.
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