Une fois de
plus, à un mois d’une élection essentielle pour l’avenir des régions, le débat
public a du mal à se concentrer sur les enjeux propres au scrutin.
Les Régions
dont les périmètres ont été découpées « à la Schlag » pour reprendre l’expression
que le Premier ministre a utilisée pour fustiger… sa propre méthode de
gouvernement, sont devenus des collectivités majeures. En matière d’aménagement
du territoire, de transition écologique, de développement économique, de
transports et de logement, de formation et de culture… Elles forment désormais
un échelon incontournable de l’action publique en faveur des territoires et des
populations qui y vivent.
Nationaliser
et politiser le débat sur les régionales est en soi une bonne chose, à condition
de le faire sur les vrais enjeux. Ce n’est pas ce que font les forces
politiques qui occupent outrageusement les médias.
Ainsi le FN
du nord au sud, agite la peur d’une prétendue « submersion
migratoire » ; ainsi Sarkozy retrouve ses accents sécuritaires du
temps où il voulait « nous débarrasser de la racaille » ; ainsi
Valls joue une partition à 2 violons : il instrumentalise le FN en le
mettant au centre du débat et pratique une démagogie sociale pour masquer sa
politique austéritaire.
Et si on
commençait par cette dernière ? Le principal obstacle à la capacité des
régions à remplir leurs missions c’est l’austérité imposée par le gouvernement.
Précarisation des populations, asphyxie des dotations aux collectivités, baisse
de la dépense publique qui dégrade nos biens communs.
Prenons, à
la veille de la Cop21, l’exemple de la lutte contre le changement climatique
dans laquelle les régions ont un rôle majeur à jouer. La schizophrénie règne en
maître : d’un côté Hollande se fait, à Paris ou Pékin le chevalier blanc
de l’écologie ; de l’autre Macron préfère les autocars polluants au
ferroviaire propre et Valls relance Notre Dame des Landes.
Hollande
entendra-t-il son ambassadeur Nicolas Hulot : « Osons dire que la
violence capitaliste colonise tous les cercles du pouvoir… Osons reprendre la
main sur une industrie de la finance qui ignore l’intérêt général ».
Là se situe
pourtant le cœur du débat politique :
Comment
faire des Régions des boucliers sociaux contre l’austérité ? Comment
briser le carcan de la finance pour relancer nos économies territorialisées
autour des PME et de l’économie sociale ? Comment mener le combat
écologique en mobilisant nos services publics ? Comment mettre la
formation et la culture au cœur des politiques d’aménagement solidaire et
durable de nos territoires ?
La
Marseillaise diffuse dans 2 régions du sud où des listes rassemblant le Front
de gauche et les Ecologistes apportent des réponses claires à ces questions. En
mettant l’humain, la nature et l’intérêt général au centre d’une démarche
politique qui se veut sociale et écologique, coopérative et citoyenne.
C’est cela
qu’il faut imposer au cœur de la campagne et non le FN comme le font le PS et
la droite. Le parti du clan le Pen n’est porteur d’aucune perspective sociale
et écologique. Il distille derrière un paravent étatiste et souverainiste, l’exclusion
et la division qui ne servent que l’intérêt des puissants.
La voie est
étroite mais nous vivons dans nos régions du sud une expérience exaltante. Parce
qu’elle croise une réponse sociale et écologique et qu’elle refuse l’austérité
et la haine, elle est la gauche, elle est l’espoir.
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