La Cop 21 s’ouvre sous de mauvais auspices. Les attentats ont
relégué l’urgence climatique derrière l’état d’urgence sécuritaire. La
conséquence : annulation de la marche mondiale citoyenne et restrictions
apportées à l’activité des ONG et des réseaux de lutte contre le changement
climatique.
En outre le préaccord élaboré à Bonn il y a quelques
semaines, laisse en suspens deux questions essentielles. Le caractère
contraignant de l’objectif de réduire à 2° C le réchauffement de la planète
d’ici 2020. Les USA ne veulent pas être contraints de tenir leurs engagements.
C’était déjà le cas à Kyoto dont le protocole n’avait pas été ratifié par eux.
En second lieu le financement du fonds vert de 100 milliards de $ pour aider
les pays vulnérables à faire face à des
catastrophes dont ils ne sont pas responsables, n’est pas garanti. Les USA
veulent une participation plus grande des pays « émergents » et F.
Hollande propose d’y consacrer l’aide au développement qui serait donc
supprimée. En clair on donnerait aux pays pauvres d’une main ce qu’on leur
retirerait de l’autre !
Les pays les plus riches (1% de la population mondiale)
possèdent la moitié de la richesse (130000 milliards de $) alors que les pays les
plus pauvres (80% de la population) se contente de 5% de cette même richesse.
Sans oublier les 20000 milliards de $ rentabilisés dans les paradis fiscaux.
Face à cela que représente 100 milliards de $ ? Une goutte d’eau. Hugo
Chavez a eu raison de dire à la COP 15 (Copenhague, 2009) : « Si le climat
était une banque il serait déjà sauvé ».
Pourtant l’urgence est bien là : multiplication
d’épisodes météorologiques de plus en plus violents, 3 millions de réfugiés
climatiques, déforestation massive, et 2015 a été une année record en matière
de chaleur. Nous ne pouvons plus reculer devant les décisions à prendre.
Limiter à 2°C le réchauffement d’ici 2020 exige de réduire de manière drastique
le recours aux énergies carbonées, de promouvoir les énergies renouvelables,
d’engager une démarche globale d’efficacité énergétique dans les transports, le
logement, les entreprises et les
services publics, de développer les circuits courts et l’économie sociale et
solidaire….. En fait agir pour la planète relève inséparablement d’une démarche
sociale et écologique. Agir pour le
climat c’est agir pour un monde solidaire et habitable par tous.
L’heure n’est donc plus au double langage. Ainsi en France
qui doit définir les priorités ? Total ou la puissance publique ? Sur
quelle base ? L’intérêt du capitalisme fût-il vert ou l’intérêt
général ? Qui a décidé de privatiser l’énergie ou de remplacer les trains
par des autocars ?
A l’échelle de la planète les exemples abondent pour mesurer
que productivisme aveugle et consumérisme irresponsable sont les 2 mamelles
d’un libre marché mondialisé et financiarisé, prédateur de la nature et
fabricant d’inégalités sociales. Il faut donc agir pour un autre mode de
production et de consommation
socialement juste et écologiquement responsable.
Pour faire cela écoutons Nicolas Hulot : « Osons
dire que la violence capitaliste a colonisé tous les cercles de pouvoir. Sans la fin d’une finance occulte qui ne
participe pas à la solidarité des Etats, toutes nos intentions, sincères ou
pas, buteront sur l’impossibilité de tenir nos promesses. Osons reprendre la
main sur la finance qui ignore l’intérêt général. Bref brisons cet ordre
cannibale ».
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