A entendre les dirigeants socialistes c’est contraint et
forcé que le gouvernement fait une entorse à ses valeurs. Le Premier ministre
ne prend pas de telles précautions et s’affirme volontiers chef de guerre à l’intérieur tandis que le
Président de la République mène la guerre à l’extérieur. C’est totalement
inefficace et dangereux pour l’unité du pays, pour nos libertés et pour la paix
dans le monde. C’est pourquoi ils font face à une très vive opposition politique,
sociale et intellectuelle. Ont refusé un tel projet les forces de gauche, le PC
et les autres composantes du FdG, EELV, la gauche du PS mais au-delà nombres de
députés socialistes habituellement fidèle à l’exécutif. Des confédérations
syndicales dont la CGT et la FSU ainsi que le monde syndical de la justice, le
mouvement citoyen de défense des droits de l’homme, de lutte contre le racisme
et pour le soutien aux migrants, des personnalités du monde chrétien, le
défenseur des droits… Des pétitions sont massivement signées largement
au-delà des rangs de la gauche et des
manifestations importantes ont eu lieu. Et puis il y eut l’acte fort de C.
Taubira quittant le gouvernement. Il est possible de gagner ce combat. La
majorité des français serait d’accord avec cette mesure ? Mais quand le
débat a-t-il eu lieu ? F. Hollande a eu peur d’un référendum. Mais les consciences ont
bougé. La preuve ? Les atermoiements et les voltes faces successives du
pouvoir : d’abord les binationaux puis tous les français, retour sur les
binationaux, enfin le tour de passe-passe de Valls, très mauvais magicien, qui
a voulu nous faire croire qu’on ne
stigmatisera plus les binationaux alors que c’est le cas puisque nous ne
pouvons créer des apatrides. Ce projet,
quel que soit sa cible, est liberticide et totalement contraire à nos valeurs
républicaines. La symbolique qu’il charrie nous renvoie aux heures sombres de
notre histoire et l’avenir qu’il dessine est celui d’une guerre des
civilisations entretenant en France des ferments de guerre civile. Exactement
ce que recherche Daesh.
Face à cette dérive aussi dangereuse qu’inefficace, y-at-il
une alternative ? Je suis persuadé que face aux néo-populismes et
néofascisme qui se développent ici et
ailleurs il ne faut pas répondre en s’inspirant de leurs pulsions de violence
et de mort, en restreignant les libertés et en sombrant dans l’obscurantisme et
la haine de l’autre. Il faut au contraire le faire en s’appuyant sur nos
valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, en faisant vivre nos principes
républicains, démocratiques et laïcs.
En premier lieu en ouvrant le dialogue avec notre peuple et
sa jeunesse dans sa diversité sociale et culturelle, avec ceux qui croient au
ciel et ceux qui n’y croient pas. Un tel débat permettrait de construire
ensemble des politiques qui répondent aux urgences sociales tout en combattant
celles qui stigmatisent, qui humilient, qui précarisent. Des politiques qui
permettent d’émanciper chacune et chacun et d’ouvrir l’espoir d’une autre vie.
En second lieu en créant à l’échelle internationale les
conditions d’une recherche négociée de la paix et de la sécurité collective,
urgemment dans l’ensemble du moyen orient. La guerre est sans issue si nous
n’avons pas la volonté politique de construire un monde de paix, de coopération
et de co-développement.
Je rêve ? Oui mais il faut rêver. C’est comme ça que le
monde avance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire