mardi 9 février 2016

L’alternative à la déchéance de nationalité


A entendre les dirigeants socialistes c’est contraint et forcé que le gouvernement fait une entorse à ses valeurs. Le Premier ministre ne prend pas de telles précautions et s’affirme volontiers  chef de guerre à l’intérieur tandis que le Président de la République mène la guerre à l’extérieur. C’est totalement inefficace et dangereux pour l’unité du pays, pour nos libertés et pour la paix dans le monde. C’est pourquoi ils font face à une très vive opposition politique, sociale et intellectuelle. Ont refusé un tel projet les forces de gauche, le PC et les autres composantes du FdG, EELV, la gauche du PS mais au-delà nombres de députés socialistes habituellement fidèle à l’exécutif. Des confédérations syndicales dont la CGT et la FSU ainsi que le monde syndical de la justice, le mouvement citoyen de défense des droits de l’homme, de lutte contre le racisme et pour le soutien aux migrants, des personnalités du monde chrétien, le défenseur des droits… Des pétitions sont massivement signées largement au-delà  des rangs de la gauche et des manifestations importantes ont eu lieu. Et puis il y eut l’acte fort de C. Taubira  quittant le gouvernement. Il est possible de gagner ce combat. La majorité des français serait d’accord avec cette mesure ? Mais quand le débat a-t-il  eu lieu ?  F. Hollande a eu  peur d’un référendum. Mais les consciences ont bougé. La preuve ? Les atermoiements et les voltes faces successives du pouvoir : d’abord les binationaux puis tous les français, retour sur les binationaux, enfin le tour de passe-passe de Valls, très mauvais magicien, qui a voulu nous faire croire  qu’on ne stigmatisera plus les binationaux alors que c’est le cas puisque nous ne pouvons créer des apatrides.  Ce projet, quel que soit sa cible, est liberticide et totalement contraire à nos valeurs républicaines. La symbolique qu’il charrie nous renvoie aux heures sombres de notre histoire et l’avenir qu’il dessine est celui d’une guerre des civilisations entretenant en France des ferments de guerre civile. Exactement ce que recherche Daesh.

Face à cette dérive aussi dangereuse qu’inefficace, y-at-il une alternative ? Je suis persuadé que face aux néo-populismes et néofascisme  qui se développent ici et ailleurs il ne faut pas répondre en s’inspirant de leurs pulsions de violence et de mort, en restreignant les libertés et en sombrant dans l’obscurantisme et la haine de l’autre. Il faut au contraire le faire en s’appuyant sur nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, en faisant vivre nos principes républicains, démocratiques et laïcs.

En premier lieu en ouvrant le dialogue avec notre peuple et sa jeunesse dans sa diversité sociale et culturelle, avec ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas. Un tel débat permettrait de construire ensemble des politiques qui répondent aux urgences sociales tout en combattant celles qui stigmatisent, qui humilient, qui précarisent. Des politiques qui permettent d’émanciper chacune et chacun et d’ouvrir l’espoir d’une autre vie.

En second lieu en créant à l’échelle internationale les conditions d’une recherche négociée de la paix et de la sécurité collective, urgemment dans l’ensemble du moyen orient. La guerre est sans issue si nous n’avons pas la volonté politique de construire un monde de paix, de coopération et de co-développement.

Je rêve ? Oui mais il faut rêver. C’est comme ça que le monde avance.     

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