Le lâche soulagement qui a suivi la défaite
d’un cheveu du candidat FPO en Autriche
ne doit pas nous affranchir d’une analyse lucide des dangers que les droites
populistes font peser en Europe. La
diversité de ces forces n’empêche pas qu’elles se rejoignent sur les mêmes
thématiques d’extrême droite :
- Leur rejet des élites libérales et sociales- libérales qui dominent l’UE se fait avec la volonté de leur substituer des pouvoirs autoritaires et antisociaux avec le retour à des valeurs régressives et obscurantistes.
- Leur refus de l’Europe est fondé, non sur la nocivité des politiques d’austérité, mais sur les nationalismes et la haine des autres cultivant les divisions qui ont nourri des guerres.
- leur volonté d’exclure les migrants et les réfugiés et de leur fermer l’accès aux systèmes sociaux, est toujours fondé sur le racisme, même s'ils sont justifiés désormais par des motifs économiques et culturels.
Des observateurs affirment que « le cordon
sanitaire a tenu » en Autriche. Je ne le crois pas. En premier lieu parce
qu’ils oublient que l’Autriche a failli
être le troisième pays européen après la Hongrie et la Pologne où un parti
populiste parvient au pouvoir. Dans un silence médiatique ces deux pays mettent
en cause l’État de droit, les libertés fondamentales et ont un comportement
odieux vis-à-vis des réfugiés. En second lieu parce qu’ils se rassurent à bon
compte et me font irrésistiblement penser à la blague de l’individu qui sautent
du vingtième étage d’un immeuble et qui déclare en passant devant chaque
balcon, « jusque-là tout va
bien ! ».
Faut-il alors estimer irrésistible la montée du
national-populisme en Europe ? Non bien sûr mais, pour s’y opposer avec
succès, je ne pense pas qu’il faille s’en remettre à des rassemblements sans
autre contenu que le refus des droites extrêmes. Le seul moyen d’enrayer la
progression populiste est d’en finir avec les orientations austéritaires que
l’Europe impose à chaque état membre. C’est la raison pour laquelle dans la
plupart d’entre eux les populistes ont réussi à se présenter comme la seule
alternative au libéralisme. Le piège est clair : réduire le paysage
politique à un affrontement entre libéraux et populistes. Comment le déjouer?
Surement pas en ralliant les libéraux, encore moins en inventant un populisme
de « gauche », mélange de nationalisme anti européen, d’étatisme et
de laïcisme d’exclusion. La seule voie possible passe par le rassemblement des
forces de gauches et écologistes qui
refusent ce duo mortifère et veulent refonder l’Europe. Il faut faire reculer
les angoisses sociales et les peurs identitaires en affrontant la domination des marchés financiers et les
dogmes consanguins libéraux et populistes. Il faut surtout redonner espoir aux
peuples européens en refondant une communauté de destin sur des bases
démocratiques, sociales, écologiques et culturelles.
« Un autre monde est possible et il est
nécessaire»(Ken Loach)
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