jeudi 22 septembre 2016

La République comme ils disent…..




M. le Pen, N. Sarkozy, M. Valls ne peuvent plus tenir un discours sans faire référence à la République. Mais force est de constater que plus ils en parlent plus ils mettent gravement en cause ses fondements. De quelle République parlent-ils donc car la nôtre est bien malade : nous vivons à tous les échelons, sous une monarchie élective entachée par une corruption réelle et par un clientélisme électoral. Le spectacle politicien qu’elle offre est à l’origine du rejet populaire d’un système qui s’apparente de moins en moins à une démocratie proche des gens et de leurs  préoccupations. Où en sont les valeurs dont ils se gargarisent ?

Liberté ? L’hystérie sécuritaire qui domine tous les discours et toutes les décisions gouvernementales provoque de gigantesques reculs démocratiques au regard des droits conquis par notre peuple. Il faut protéger les populations contre la violence aveugle  mais cela ne peut justifier l’Etat d’exception permanent, attentatoire à nos libertés. Veut on ressembler à ceux qui nous menacent ? Si nous avons réussi à repousser la déchéance de nationalité, la menace sur le droit du sol se précise. Le sexisme, l’homophobie, le racisme envahissent l’espace public sans réaction officielle.

Egalité ? Dans un contexte de grandes inégalités sociales, la loi Travail va considérablement les aggraver en frappant surtout les jeunes, les femmes et les plus fragiles. Inégalités aussi des territoires, autoritairement regroupés dans d’immenses ensembles, technocratisés à l’extrême, où l’on veut enterrer la démocratie locale. C’est une France éclatée, précarisée, ségréguée qui se dessine.

Fraternité ? Une conception étatiste, autoritaire et identitaire de la laïcité est forgée. Elle s’apparente à la religion officielle d’un nouveau communautarisme national qui érige des populations, issues des migrations africaines et arabo-musulmanes, en bouc-emissaires d’une crise dont seul le capital est responsable. La France « patrie des droits de l’homme » (sic) ferme ses portes aux réfugiés de guerres dont nous sommes un des acteurs essentiels.

Cette République appelle non une restauration mais une révolution, de la cave au grenier. Pour cela il ne suffira pas de sauter comme un cabri en répétant « 6è République » pour lui redonner un sens émancipateur. Il faut répondre aux questions en débat.

Comment rendre indissociables les 3 termes du triptyque national dans la cité et dans l’entreprise? Comment en finir avec la forme monarchique et pyramidale de l’Etat ? Comment sortir du piège identitaire qui enferme la laïcité dans de prétendues guerres de religions et de civilisations ? Comment inventer un nouveau droit du sol qui intègre le droit vote des étrangers ? Comment mener réellement et concrètement le combat contre le patriarcat et toutes les formes de discriminations et de violences sexistes ?

Il y en a bien d’autres mais elles finissent par se résumer à une seule : comment reprendre l’offensive sur le terrain des idées et des imaginaires afin de reconquérir l’hégémonie culturelle et inventer une société du commun?

 

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