Le débat à gauche sur les présidentielles et les législatives
a largement occupé la très belle fête de l’Huma à laquelle j’ai participé le
week-end dernier. Ce qui a dominé, et pour une fois les médias l’ont à peu près
bien traduit, c’est la force de l’aspiration à l’union et à la convergence de
la gauche non gouvernementale autour d’un projet et d’un candidat communs, porteurs d’une
alternative aux actuelles logiques austéritaires, financières, autoritaires et
populistes. Répondre aux urgences sociales et économiques, écologiques,
culturelles et démocratiques constitue en effet la condition nécessaire à la
mobilisation populaire contre la victoire annoncée de la droite et de l’extrême
droite. L’idée qui a traversé nombre d’interventions est que sans engagement
conscient du peuple de gauche pour faire prévaloir une orientation et des
solutions en rupture avec le libéralisme et le populisme, aucun candidat
déclaré n’aura à lui seul la force de les imposer.
C’est vrai pour aujourd’hui, pour les échéances de 2017, mais
aussi pour après, lors de l’inévitable recomposition qui va affecter l’ensemble
du paysage politique. Quelle société et quelle république voulons-nous ?
Quelle France, quelle Europe et quel monde ? De quelle gauche avons-nous
besoin ? Porteuse de quelle ambition? C’est à cette hauteur que les enjeux
se posent.
Ainsi en 2017 : est-on conscient que si rien ne bouge
d’ici là, le scénario en cours conduit inévitablement à la disparition de la
gauche dès le 1e tour et à une victoire écrasante de la droite et
l’extrême droite, voire à la catastrophe historique que serait une victoire de
M. Le Pen. Jamais en effet depuis 1940 l’extrême droite n’a rencontré une telle
opportunité d’accéder au pouvoir. Dans l’autre hypothèse peut-on se résigner à la
perspective d’un Président issu d’une droite radicalisée et d’une chambre bleue
horizon et bleue marine ? Pense-t-on sérieusement que le combat sera plus
clair et plus facile face aux forces réactionnaires ? Je n’y crois pas
surtout si on pense à l’histoire récente de l’Europe.
Est-ce qu’on y peut encore quelque chose ? Eh bien
oui ! Le peuple de gauche est toujours là. On l’a vu dans la victoire
contre le projet de déchéance de la nationalité. On le voit dans la lutte
contre la loi El Khomri. On le constate aussi dans toutes les études récentes
qui mettent en scène une France progressiste favorable au droit de vote des
étrangers, au mariage pour tous, à l’accueil des réfugiés et même hostile à la
loi de l’argent qui impose partout des dégâts humains et naturels de plus en
plus insupportables. Toutes les enquêtes montrent aussi un rejet très large des
solutions populistes, nationalistes et xénophobes. Est-il possible de traduire
politiquement cette majorité sociale alternative ? Oui à condition
d’exiger de tous les candidats déclarés qui se réclament du changement, les
gestes nécessaires pour ouvrir un nouvel espoir gauche et faire mentir les
scénarios catastrophes.
C’est sans doute le vrai message de cette édition 2016 de la
fête de l’Humanité.
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