Les grands médias et les intellectuels soumis alimentent
quotidiennement un air du temps angoissant en excitant la haine, la
désespérance et le « no alternative ». Avec arrogance ils nous imposent l’idée que le peuple de France serait raciste
et xénophobe, replié sur lui-même, ayant peur de tout et de tous, développant
une obsession sécuritaire et identitaire et un rejet total de la politique et
des politiques. Ils surfent sur des représentations réelles dont Il est
important de connaître les causes comme de trouver le moyen de les faire
reculer en offrant une autre perspective que celle préconisée par les gourous du mix libéral-national-populiste.
Mais le peuple de France ne se réduit
pas à l’image qu’ils en donnent. Il recèle aussi des ressources morales et
politiques considérables que nous avons tendance à sous-estimer. Cette
sous-estimation nous conduit à en
rabattre du double point de vue des possibles et des ambitions. J’en veux pour
preuve la consultation citoyenne menée par les militants communistes auprès de
65000 personnes et analysée par l’Institut Via Voice. Cette enquête, Macron en
a rêvé, mais c’est le Pcf qui l’a réalisé. Elle s’est adressée à des citoyens
de toutes conditions sociales, de tous âges, de toutes origines et de toutes
opinions et l’échantillon dont les résultats ont été analysés par Via
Voice correspond à la composition sociologique de la population française. Elle dessine une autre image du peuple de
France, plus conforme à ses valeurs de solidarité et d’ouverture au monde.
Jugez plutôt : aux questions sur leurs aspirations en matière de vie
quotidienne ils relèguent la sécurité en queue de liste et mettent en tête
l’amélioration des revenus, l’action sur
l’environnement, la volonté que cessent
les discriminations, plus d’éducation et de culture. A la demande de définir
trois priorités pour le pays ils répondent nouvelle république plus
démocratique et citoyenne, emploi et lutte contre la finance, refondation des
services publics. Face à quelques idées fortes ils choisissent celle qui
attribue la cause de la crise non aux immigrés mais à la finance et au
capitalisme, celle qui pense que les médias sont au service des puissants et celle
qui réclame plus de rêves et d’utopies. Sur la crise de la politique ils
veulent agir pour refuser la loi du plus fort et construire de l’égalité, notamment
femmes/hommes, pour transformer et rendre meilleure la société, pour améliorer
le vivre ensemble et la dignité humaine.
C’est donc bien une autre France dont il s’agit. Elle
n’efface pas l’autre mais son existence
permet d’avancer deux idées : le débat public est pris en otage par les
néo-libéraux et les néo-populistes qui nous imposent leurs thèmes, leurs
valeurs, leurs mots ; nous sommes nombreux à penser le contraire, n’est-il
pas temps de reprendre l’offensive sur le terrain idéologique et
culturel ?
En second lieu nous constatons qu’il est possible de
construire une majorité de progrès. Allons-nous laisser les droites françaises
radicalisées nous entrainer dans un long tunnel
alors que nous pouvons ensemble rallumer les étoiles ?
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