Médiapart vient de publier, avec un certain nombre de
quotidiens européens, les résultats d’une longue enquête sur les pratiques
scandaleuses de plusieurs joueurs et entraineurs de football professionnel
parmi les plus célèbres, en matière d’évasion fiscale. Les sommes détournées
vers des paradis fiscaux sont considérables.
Il s’agit d’une gigantesque fraude organisée méthodiquement
par un consortium d’agents de ces joueurs dont le plus célèbre, Jorge Mendes,
règne en Europe sur les transferts des plus grands joueurs en toute impunité
depuis de longues années. Ce système bénéficie du soutien de très importants
cabinets d’avocats qui ont pignon sur rue. Les noms des joueurs que ces
journaux distillent quotidiennement sont impressionnants. Ils jouent dans les
meilleurs clubs européens tels le Réal de Madrid, le PSG, Monaco, et bien sûr des
clubs anglais dont les propriétaires font partie du gotha financier mondial.
Vous avez tous lu ces noms dans la presse. Mais il n’est pas inintéressant de
noter qu’un nom manque à l’appel : Karim Benzema, trainé dans la boue en
France parce qu’il ne chantait pas la Marseillaise avec l’équipe de France,
écarté de la sélection pour une ténébreuse affaire dans laquelle on lui a refusé
la présomption d’innocence. Or, contrairement au capitaine de l’équipe
nationale épinglé par cette enquête, il paye ses impôts sur ses droits d’image en
France alors que, jouant en Espagne, il n’y ait pas obligé.
Après le scandale des affaires frauduleuses au sommet de la
FIFA, ces révélations mettent à nouveau en lumière le poids exorbitant de
l’argent au sein de ce sport universel et populaire qui fait rêver des
millions d’individus, en premier lieu des jeunes dans le monde entier. Mais une
fois de plus ne jetons pas le bébé avec l’eau sale du bain car la course
effrénée à la rentabilité, la fraude et l’évasion fiscales ne se réduisent
malheureusement pas au football ni même au sport en général. La récente
condamnation de l’ancien ministre Cahuzac vient nous rappeler l’ampleur du
phénomène puisqu’en l’occurrence il s’agissait du ministre en charge de la
lutte contre l’évasion fiscale ! Mais le procès en cours de l’ancien
patron des patrons, le Baron Sellières, celui de Serge Dassault, auteur d’une
évasion de ses profits vers le Luxembourg avec la complicité de Jean Claude
Junker, à l’époque Premier ministre du duché et actuel Président de la
Commission européenne et de bien d’autres personnalités, institutions bancaires
et fonds d’investissements révèlent un mal endémique et systémique. Savez- vous
que la fraude fiscale coûte à chaque français-e- 136 euros par mois alors que
la fraude sociale dont M. Le Pen nous rebat les oreilles est à 6 euros par
mois. Savez- vous qu’elle prive notre pays de 70 milliards d’euros par an soit
l’actuel déficit annuel du budget de la nation. Vous avez dit dette
publique ? Décidément le capitalisme contemporain est comme le poisson dont Mao disait
« qu’il pourrissait toujours par la tête ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire