« L’humanité s’effondre à Alep ». Ce cri du cœur de
l’ONU est révélateur de l’ampleur du désastre humanitaire et de son impuissance
à imposer un cessez-le feu et des négociations de paix face aux intérêts et aux
stratégies des puissances occidentales mais aussi de la Russie, de l’Iran et de
la Turquie. Le drame des populations syriennes a un caractère d’urgence absolue
qui doit nous mobiliser en priorité pour exiger une trêve humanitaire destinée
à protéger les civils et alléger leurs souffrances.
Dans la foulée nous devons obtenir une réunion d’urgence du
groupe international de soutien à la Syrie mis en place il y a un an sous
l’égide de l’ONU. Réunion, ne l’oublions pas, qui avait été saboté par les
puissances occidentales car leur seul objectif d’alors était d’obtenir le
départ du dictateur Assad. Comme si Daesh n’occupait pas une grande partie du
territoire syrien avec la complicité du Qatar et de l’Arabie saoudite avec
qui l’occident entretient d’excellentes
relations au point de fermer les yeux sur les massacres perpétrés au Yémen par
les Saoudiens. Comme si la Syrie n’avait pas vu plus d’un tiers de sa
population fuirent des combats effrayants où bombardements et armes chimiques
frappaient indifféremment et se transformaient en réfugiés parqués dans des camps, refoulés aux
frontières d’une Europe indigne de son histoire.
Mais au- delà de cette solidarité immédiate, quelle doit être
notre ambition principale au moyen orient ? J’ai la naïveté de penser que c’est l’exigence de la paix
dans la reconnaissance des droits de chaque peuple de cette région du monde. Celle-ci
a le malheur de concentrer des richesses considérables : symboliques, les
monothéismes, et matérielles, le pétrole, qui font aujourd’hui de « cet orient
compliqué » le point de cristallisation des contradictions inter
impérialistes. Après les guerres israélo-arabes autour du refus de la
reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien, après la mise en
cause de l’unité du Liban pour mieux le contrôler, après les invasions aux
conséquences dramatiques de l’Afghanistan et de l’Irak, voici maintenant la Syrie. Je ne choisirai pas
un camp impérialiste contre un autre. Autant je combats l’interventionnisme
américain et de ses alliés dont la France aujourd’hui, autant je combats les
mêmes visées impérialistes de la Russie dont je n’aurai pas l’illusion de
croire qu’elle est l’héritière de l’URSS. Poutine est un nationaliste Panrusse.
Il est lié à son église orthodoxe qui se rêve en fédératrice des christianismes
d’orient. Le monde d’aujourd’hui voit succéder à la guerre froide qui opposait
des camps identifiables, une globalisation dominée par un capitalisme financier
et productiviste. Dans ce cadre prédateur et de plus en plus guerrier, émerge des
nationalismes néo-conservateurs décidés
dans cette jungle à défendre leurs intérêts. Plus que jamais s’applique la
fameuse phrase de Jaurès sur « le capitalisme (qui) porte la guerre
comme la nuée porte l’orage ». Se battre pour la paix est devenu vital
pour l’humanité.
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